LE ROLE DU LANGAGE DANS LE CONDITIONNEMENT INSTITUTIONNEL A LA SUPERIORITE DE L’HOMME SUR LA FEMME


 


Le premier homme a été Adam. Le deuxième homme a été Eve, et Michèle Alliot-Marie est le ministre de la guerre, si l’on applique les théories et principes des linguistes et de l’Académie française. Cela s ‘appelle « le masculin générique » pour « homme », et « le nom de fonction » pour « le ministre ». Le « nom de fonction » ne peut être que masculin, est-il dit, les juristes féminines emboîtent le pas aux hommes juristes pour sacraliser le masculin, et tous nos textes législatifs et constitutionnels désignent la personne uniquement au masculin : le projet de Constitution européenne de Valéry Giscard d’Estaing de même. Nous sommes toutes et tous conditionnés dès l’enfance à la suprématie du masculin par l’enseignement scolaire : le féminin, c’est dérivé du masculin comme Eve vient de la côte d’Adam. Or :


 


1/ - les études sociologiques les plus récentes montrent l’emprise du symbolisme institutionnel sur les mentalités, façonnées à « opposer » le haut au bas, l’homme à la femme, le masculin au féminin,


2/ - les enquêtes sur l’image mentale qu’induit le nom commun masculin de personne  convergent toutes : « le président », c’est d’abord un homme,


3/ - l’étude exhaustive du vocabulaire français montre, en langue, que le féminin n’est aucunement un dérivé du masculin*,


4/ - et l’étude systématique du masculin en emploi dit génerique montre, malgré notre conditionnement, le caractère instable de cette « généricité »*.


 


Nous devons exiger la désignation explicite de la femme dans les textes institutionnels.


 


* Voir « Le féminin à la française » (E.Khaznadar) - Edition L’Harmattan.